La Ballade de Jules
Création 2024
Théâtre de masque - Tout public à partir de 6 ans
Auteur : David Lesné
Mise en scène : Véronique Antolotti, David Lesné
Interprètes : Véronique Antolotti, David Lesné, Luca Lomazzi
Musicien : Marc Bizzini
Création lumières : Carla Silva
LE SPECTACLE
Deux pays voisins, dirigés par des chefs d’Etats orgueilleux et susceptibles, alternent régulièrement entre guerre et paix. C’est dans ce monde instable, en période de paix, que Jules vient au monde. Mais à peine sera-t-il jeune adulte que la guerre va éclater, l’obligeant à tout quitter pour se rendre sur les champs de bataille.
NOTE D'INTENTION AUTEURS
Convaincus de la capacité des enfants à percevoir le monde dans lequel ils grandissent, d’y porter un regard et une réflexion, nous cherchons à leur offrir des spectacles dignes de leur intérêt et de leur intelligence. Toutefois, le spectacle, dénué de discours moralisateurs ou politiques, doit les interpeler sans jamais les heurter ou dépeindre un monde adulte effrayant.
Le drame s’installe, mais le ton de la comédie permet la distanciation et la légèreté. Donner à voir pour mieux comprendre et laisser au public le soin de forger sa propre réflexion, c’est aussi ça le théâtre.
Véronique Antolotti et David Lesné
NOTE DE MISE EN SCÈNE
Dans une volonté résolue d’éloigner notre fiction de la réalité pour éviter toute sorte de psychodrame ou de prise de position relevant de la propagande, nous avons placé l’action dans un « hors temps » sans identité nationale. Nous ne cherchons pas à raconter un conflit particulier, mais à exprimer les émotions suscitées par les guerres en général. Le ton sera à la comédie, et les masques apporteront le recul nécessaire.
UN TEXTE ?
Non. Un jeu muet avec des grommelots et des respirations, mais pas de texte. Pourquoi ? En cherchant par le jeu, le corps, les masques et les situations, à nous rapprocher au plus près de chaque émotion, le texte nous est apparu superflu. Voir les personnages vivre des émotions est suffisant pour la compréhension. La force du masque et l’expression du corps en sont les garants.
Charlie Chaplin nous a déjà prouvé que l’émotion n’était pas forcément dans le texte. Et c’est bien ce que l’on recherche ici. L’émotion devient vectrice d’empathie ; c’est elle qui active les neurones miroirs du public, et donne à réfléchir, à se positionner.
Seule une vieille radio vient rompre le silence. Véritable personnage et protagoniste de l’histoire, elle nous relie à l’action, communiquant les informations nécessaires à la compréhension de l’avancée de l’histoire.
Pas de texte, mais un scenario soigneusement élaboré :
Dans un climat de paix, les parents de Jules, embarqués par un tourbillon de bonheur, se rencontrent, tombent amoureux, se marient et lui donnent naissance. C’est le temps de la joie et de l’amour. Jules va grandir dans ce monde de paix, mais sans jamais être complètement coupé d’une ambiance guerrière, rappelée par les jouets que lui offre son père, la leçon d’histoire de son instituteur, ou les jeux violents imposés par ses petits camarades.
Le temps passe, Jules grandit encore et nous assistons à la scène tant clownesque que pitoyable des deux dirigeants de chaque pays qui, dans une mécanique devenue classique, se congratulent avant de se déclarer la guerre à l’issue d’une querelle ridicule qui heurte leur orgueil. Jules doit alors partir au combat… C’est le temps des séparations… Sa mère est inquiète tandis que son père se réjouit de la future gloire qui pourrait retomber sur son fils.
Les émotions et les événements défilent au gré des conflits, le décor se défigure, s’assombrit et la musique s’intensifie.
Jules finit par retrouver une amie d’enfance qui est maintenant dans l’autre camp, face à lui… peut-on tuer quelqu’un avec qui nous avons fraternisé ? Les doutes et les sentiments le pousseront à devenir celui qui lancera le mouvement général de fraternité, mettant fin au conflit. Et comme le disait Corneilles dans le Cid : « le combat cessa, faute de combattants ».
LA FORME
3 conteurs viennent nous raconter l’histoire de Jules. Ces conteurs permettent, là encore, de créer de la distance avec la situation et la violence émotionnelle de certains tableaux. Dans une esthétique de bouffonnerie ils contribuent à l’avancée de l’histoire en tournant parfois au ridicule les situations les plus dramatiques. L’objectif est de montrer pour faire réfléchir, pas d’exposer des scènes de guerres sanguinaires. L’esthétique générale pousse à la distanciation jusque dans les armes.
Ici, pas de reproduction réaliste de canon ou autre kalachnikov… Des accessoires qui évoquent sans imiter, dont peut émaner une certaine dérision de l’objet.
LE DÉCOR
Un rideau de fond de scène permettant un jeu dynamique en facilitant les apparitions et disparitions des personnages, ainsi que quelques caisses en bois (enfermant des accessoires et autres surprises) disposées sur le plateau, permettent une évolution de l’espace et posent des lieux différents. Ces caisses modulables pourront devenir table, landau, banc, pupitre, tranchée…
Des tissus pourront être tendus, ajoutés ou supprimés en fonction de la scène qui se joue.
LA MUSIQUE
Indispensable pour porter les émotions, Marc Bizzini, musicien et compositeur, en assurera l’écriture. Une création originale orchestrée et sur mesure, traitée notamment en MAO (Musique Assistée par Ordinateur) pour affiner les effets.
Son travail sera à l’image d’une musique de film, alternant entre musique, ambiance et bruitages…
LA LUMIÈRE
Comme pour la musique, son objectif est de créer les ambiances, souligner les émotions, les étapes. Chaque source sera étudiée de près : lumières rasantes, colorées, douches… Ici la création lumière sera plus importante que sur les créations précédentes de la compagnie.
LES MASQUES
Le masque, dans sa tradition théâtrale, nous projette immédiatement dans un univers différent du nôtre. Le masque réinvente le réel. Ce décalage, tout en apportant légèreté, nous permet de découvrir sous un autre angle les problématiques de notre quotidien. Les masques des conteurs sont dans le même style que ceux des personnages principaux de l’histoire (Jules, ses parents…), mais ont un aspect plus clownesque. Nous sommes bien ici dans une bouffonnerie clownesque qui nous éloigne de la réalité, mais pas du sujet, et encore moins des émotions.
LES MARIONNETTES
Afin de ne pas tomber dans le grotesque et de garder une certaine crédibilité, nous n’avons pas souhaité interpréter nous mêmes les personnages des enfants. Jules bébé, Jules enfant et la copine d’école de Jules sont donc trois marionnettes.
De même, pour d’autres personnages, comme la population qui se prépare au conflit, nous avons développé un concept de masques-marionnettes, qui permet à chaque conteur d’en manipuler deux en même temps, pouvant ainsi créer un effet de foule. Tous les autres personnages, y compris Jules adulte, sont joués par les comédiens.
LES PROCHAINE DATES
15 - 16 décembre 2024 • La ligue de l’enseignement 64 • PAU (64)
18 mai 2025 • La Royale Factory • VERSAILLES (78)
15 juin 2025 • La Royale Factory • VERSAILLES (78)
5 - 26 juillet 2025 • Le grand Pavois • FESTIVAL OFF AVIGNON • AVIGNON (84)