Jeune fille cherche maison douce où pratiquer son piano

AFFICHE JEUNE FILLE

Texte, mise en scène : Amandine Sroussi
Jeu, interprétation, contrebasse : Claire Mazard
Jeu, interprétation, piano, arrangements, compositions : Susanna Tiertant
Costumes, accessoires : Nadège Bourmaud
Scénographie : Claire Jouet-Pastré
Son : Aurélien Dalmasso
Lumière : Sébastien Lebert

 

LE SPECTACLE

La voici notre histoire. Un téléphone qui sonne dans le noir. Les restes d’une vie dans une maison encombrée. Un piano à queue, une contrebasse. Et des chansons.

Et c’est l’histoire de Framboise et Myrtille que l’on entend. Elles ont cinquante ans d’écart mais tout les rassemble. C’est une amitié comme on en fait peu. La douceur de la jeunesse qui se frotte à la malice de l’ainesse. Alors que Framboise vient de mourir, Myrtille, qui s’apprête à donner la vie, vient remettre en lumière le récit de son amie… et nous le faire découvrir.

C’est l’histoire de Framboise et Myrtille, mais aussi celle d’Adeline, de Frida, d’Yvette, de Nathalie, de Catherine ou encore de Dominique. Autant d’histoires de femmes, à la fois intimes et universelles qui, à travers le dialogue malicieux et sans tabou de deux générations, nous parlent de construction de soi, d’injonctions, de domination, de violence, de sororité et de liberté, d’amour et d’engagement, de transmission aussi.

La vie de Framboise, on pourrait la résumer en chansons. Des chansons d’Anne Sylvestre, Barbara, Juliette, Brigitte Fontaine etc, dont se saisissent les deux interprètes sur la scène et dont les notes et les textes dessinent devant nous une vie de femme, des choix, des étapes, un secret à délivrer.

Ce répertoire de chansons, Myrtille le transmettra à sa fille à naître. Elle va tout faire, Myrtille, pour que la vie de sa vieille amie ne sombre pas dans l’oubli, preuve d’un amour éternel. Eternel et banal.

« Les anges, avec leur trompette, la joueront, joueront pour toi, cette petite cantate, qui monte
vers toi
» Barbara

 

NOTE D'INTENTION

Quand on écrit un spectacle, le point de départ est souvent l’histoire, la fable, du moins le propos. Ici, ce qui est fantastique c’est que ce sont les paroles d’Anne Sylvestre, Dalida, Barbara, entre autres, qui ont été le ventre gestationnel d’une histoire que nous avons voulu raconter autour d’elles.

À partir d’une sélection de chansons qui nous ont émues depuis toujours, qui nous ont suivies parfois depuis notre enfance, nous avons imaginé des personnages puis des phrases, puis des dialogues et enfin une histoire. Les notes et les paroles d’icônes de la chanson française comme tremplin à l’imaginaire de vies que nous n’avons jamais eues et qui pourtant nous sont intimes.

Et c’est de cela dont nous avons voulu parler dans notre spectacle. Comment des chansons peuvent transformer la vie des gens, ici de deux femmes. Rien de trop sérieux pourtant, c’est également leur folie, leur gaité, leur joie de vivre qui a été transmise de nous en nous à travers les
décennies.

Les couleurs d’une Juliette, l’irrévérence d’une Brigitte Fontaine, le militantisme d’une Anne Sylvestre, sont le terreau incroyable d’un monde aux mots et aux sons métissés que les interprètes s’amusent à revisiter sous tous les angles.

Les chansons pour créer de la fiction, pour manger du réel et faire entendre les interprétations de deux musiciennes et chanteuses d’aujourd’hui.

Amandine Sroussi

 

NOTE SCÉNOGRAPHIQUE

Avant de partir, Framboise a tout préparé.

Elle a fait des tas avec de vieux livres, emballé des partitions, mis sous draps le piano et les quelques meubles présents sur scène : des chaises, un bar dans le style colonial, des tapis. Rien de bien trop précieux mais, à l’image de Framboise, la pièce est chargée. Seules six lampes à abat-jour (tous d’un motif différent) sont visibles sur le plateau.

Dès l'entrée de Myrtille, l'une de ces lampes s'allume, comme par magie, sans que personne ne touche à rien. De la même manière, chaque lampe s'illuminera à l'apparition des personnages évoqués par les deux amies. Pour chaque femme un abat-jour accordé à ce qu'elle porte : pantalon, tee shirt ou encore salopette. Au fur et à mesure du déroulement de la pièce, le plateau sera retourné de fond en comble, jonché intégralement, puis vidé pour se retrouver presque nu. Seuls les deux instruments et la lampe de Framboise (qui ne s'allumera qu'à la fin) resteront sur
scène.

Est-ce que tout cela n’a lieu que dans la tête de Myrtille ? Est-ce le fantôme de Framboise qui orchestre cette mise en scène onirique et nostalgique ? On ne le saura jamais vraiment. Ce qui est certain, c'est que ce moment intime entre nos deux personnages aidera l’une à faire son
deuil, et permettra à l’autre de partir sereinement.

Photos
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